Sous la direction d'Oki Sato, le studio nippon nendo s'impose petit à petit comme un des grands noms du design, avec des créations aussi poétiques que délicates. Pour l'exposition « Invisible Outlines » présentée au Grand-Hornu (Belgique), le collectif s'intéresse aux contours des objets et à leurs diverses manipulations, en traitant notamment du rapport entre ombre et lumière.

« Nendo » signifie « pâte à modeler » en japonais ; un terme qui colle parfaitement au travail de ses artistes, dont les œuvres sont perçues différemment en fonction du point de vue et de l'environnement dans lequel elles se trouvent. Pour le directeur artistique et fondateur du studio, Oki Sato, la perspective change ainsi la vision des objets du quotidien. Si on cesse de s'intéresser à la fonction de ces choses, et que l'on observe leur forme, leurs courbes, la projection de leur ombre, ces dernières se transforment sous nos yeux et deviennent plus esthétiques que pratiques. Les réalisations de nendo sont également une ode à la culture nippone : en plus de leurs lignes épurées et raffinées, elles sont très inspirées du monde du manga. Si la plupart pensent que ces créations monochromes s'inscrivent dans une démarche zen, ce sont en réalité les bandes-dessinées asiatiques en noir et blanc qui sont à l'origine de ce choix.

« Invisible Outlines » est articulée autour de 12 catégories visant toutes à pousser les contours dans leurs derniers retranchements, à l'aide de différents procédés, sensibles, ludiques ou humoristiques : soustraction, connexion, toucher, saillie, limites, flexibilité & mouvement, flou, twist, superposition, enveloppe, métamorphose et contour. Le spectateur évolue dans de multiples salles du Grand-Hornu, avec un thème musical spécialement composé pour l'évènement et qui se décline selon l'endroit où le spectateur se trouve.

En termes de contenu, on retrouve des collaborations d'exception, notamment avec la créatrice de mode Jil Sanders ou le fabricant de verre Glas Italia ;  et Jellyfish vase, installation aquatique de vases en silicone présentée au Salone del Mobile de Milan, ou Hanabi (littéralement « fleurs de feu »), lampadaires qui éclosent lorsqu'on allume la lumière. Le travail du créateur japonais se veut accessible, et se situe à mille lieux des travaux parfois alambiqués ou sur-référencés de certains de ses confrères. Pour Oki Sato, le design doit apporter du piment à la vie de chacun. et faire sourire – comme lorsque le studio reproduit des emballages d'allumettes ou de bonbons en impression 3D. Il doit faire apprécier cette discipline à tout le monde.

« Je ne pense pas que le design doive être perçu comme quelque chose de trop spécial (...) ou réservé à une "élite" de designers ou de spécialistes, mais devrait être accessible à tous. Je pense que quiconque ayant un regard différent sur les objets du quotidien est déjà un designer. Dans cette exposition, j'ai essayé de guider les gens vers cette perception particulière en leur délivrant des mots-clés permettant d'apprécier un peu plus la vie de tous les jours. Invisible Outlines n'est pas une exposition de design, c'est un évènement permettant d'aimer sa vie quotidienne au moins autant que les occasions plus extraordinaires qui la ponctue. » Oki Sato

Les œuvres raffinées du studio contrastent avec l'ancien site minier au style industriel et brut du Grand-Hornu pour un résultat mélangeant les genres avec succès.

L'exposition « Invisible Outlines » se tiendra jusqu'au 1er octobre 2017 au Grand-Hornu (Belgique).

Photographies : Takumi Ota

Pour en savoir plus, visitez le site du studio nendo



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