Entre les murs... Quèsaco ? La suite du film réalisé par Laurent Cantet et primé lors du Festival de Cannes en 2008 ? Que nenni ! Il s'agit d'une maison imaginée par l'agence d'architecture ARBA- en 2017 dans la commune de Thomery. Une réalisation un peu particulière, car implantée sur un terrain délimité – et découpé – par des murs de vignes avec lesquels les concepteurs ont dû composer...

Lorsque leurs clients leur confient la mission de concevoir une maison familiale sur ce terrain situé à Thomery (77), petite commune en lisière de la forêt de Fontainebleau, les architectes Jean-Baptiste Barache et Sihem Lamine se trouvent confrontés à un dilemme un peu particulier. En effet, la ville est caractérisée par la présence de centaines de murs à vignes qui délimitent les propriétés des habitants. Jusque-là, rien de très complexe, sauf que la parcelle en question est justement traversée pile en son milieu par l'un de ces murets.

« Beaucoup de la poétique du lieu venait de ce mur, de l'appareillage de la pierre. Il créait un écosystème autour de lui : générant de l'ombre, il emmagasinait des calories et les redonnait aux plantes grimpantes. Mais il dérangeait, divisant en deux un terrain que l'on aurait souhaité unitaire et ouvert ! », témoignent Jean-Baptiste Barache et Sihem Lamine. Alors face à la magie émanant de cet héritage, les architectes s'interrogent : « Fallait-il le détruire et recréer du neuf ? Ou au mieux, réutiliser ses pierres ? Fallait-il garder cet objet intact, comme on l'a trouvé, le "respecter" comme on respecterait un arbre ou un objet de patrimoine ? Ces questions sont classiques pour les professionnels du Patrimoine, mais nous sommes des créateurs de "nouveau", et ce mur n'était pas un objet de patrimoine dans le sens classique du terme. »

Par chance pour le mur à vignes, Jean-Baptiste Barache et Sihem Lamine ne sont pas que « des créateurs du nouveau ». Ils sont aussi des architectes sensibles. Aussi le duo choisit-il de conserver cet élément, qui n'est au final découpé qu'en son centre. La maison, elle, est construite en bois selon un plan carré, entre l'enceinte nord et le fameux mur, si bien qu'elle dispose de trois jardins indépendants : à l'est, au sud et à l'ouest. Autour du projet, une coursive facilite les déplacements des habitants et occupe le vide laissé entre les façades et des espaces extérieurs protégés des intempéries et contribue à occulter la limite dedans/dehors.

À l'intérieur aussi, le bois est roi. « Les agencements et partitions intérieures sont réalisés en contre-plaqué de bouleau », expliquent ainsi les maîtres d'œuvre. Au rez-de-jardin, la grande pièce de vie jouit d'une très belle et agréable hauteur sous plafond, grâce au percement d'un atrium central souligné par la présence du poêle et de son conduit. Dans les deux étages supérieurs, les pièces intimes donnent toutes sur ce vide, permettant aux occupants de rester toujours en contact. Dernier détail intéressant : les panneaux de contreventement des murs à ossature bois, d'habitude dissimulés, sont ici laissés apparents et simplement peints en blanc. Un bon moyen de faire rimer économie de budget et esthétisme...

Pour en savoir plus, visitez le site de ARBA- 

Photographies : Daniel Moulinet



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