Upside down ! À Grenoble, la Maison Édouard François vient de livrer une nouvelle tour de logements qui joue avec les nuages. Sa particularité ? Moins sa hauteur que le « greencloud », un couronnement de terrasses offrant de beaux espaces extérieurs aux habitants et dont la répartition n'est pas effectuée au hasard : le logement le plus bas dispose de la terrasse la plus haute, et vice versa.

Après le projet UP et le controversé Python, la Maison Édouard François complète et achève son intervention dans la ZAC grenobloise dite de Presqu'Île avec la tour Panache et ses 16 étages cuivrés. Une réalisation singulière, notamment grâce à ses derniers niveaux qui n'accueillent que des terrasses.

Bien qu'atypique, cette distribution n'est pas le fruit du hasard. Pour avoir vécu lui-même dans une tour, l'architecte cherchait un moyen de « casser la distinction entre les étages nobles et les niveaux inférieurs ». Un écart social « terrible pour la libido ! » raconte avec humour le concepteur, lequel souhaitait également proposer des espaces indépendants, pour permettre aux usagers de recevoir des invités sans avoir à les faire entrer dans les pièces les plus privées de leur cocon. « Un jour, je découpe un ananas, et là, j'ai eu l'idée » : séparer les balcons des appartements, les mettre tous sur le toit (comme les feuilles sur le fruit) pour en faire de réelles pièces en plus et faire en sorte que « le logement le plus bas dispose de la terrasse la plus haute, et le logement le plus haut de la terrasse la plus basse ». Résultat : sur les 42 habitations que compte l'immeuble, 32 jouissent d'un espace extérieur (pas l'intégralité, l'équité a ses limites). En outre, chaque rooftop est équipé d'une petite cuisine permettant de festoyer dehors sans avoir à redescendre chercher les couverts. Organisés en quinconce, ils offrent d'une part un véritable (pour ne pas dire surprenant) sentiment d'intimité, ainsi que de très beaux points de vue sur les montagnes, sublimés par la structure en béton brut de l'édifice.

Autre avantage, et non des moindres : la suppression des balcons traditionnels permet d'éliminer tout autant de ponts thermiques, et donc de proposer un bâtiment performant du point de vue énergétique. Malgré tous ces bons points, certaines questions demeurent : s'agissant de logements en accession et de lots indépendants, rien n'empêche les propriétaires de revendre leur terrasse tout en conservant leur appartement. De quoi craindre de voir les plus nantis récupérer les surfaces les plus hautes, et l'édifice perdre ainsi de son panache ?

Pour en savoir plus, visitez le site de la Maison Édouard François 

Photographies : Sergio Grazia et Luc Boegly
Illustrations : Maison Édouard François



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