Dans le cadre de l'exposition « Kenchiku Symposion » du Kyoto Art Center, situé dans l'ancienne capitale nippone, les architectes de l'agence Ludwig Heimbach Architektur basée à Cologne (Allemagne) installent une structure participative questionnant les interactions possibles mais aussi interdites dans l'espace public au Japon.

Placé dans la cour du musée, l'installation s'intéresse aux prohibitions – parfois ridicules –, qui prévalent au Japon. Un thème original, qui a piqué la curiosité de l'agence allemande Ludwig Heimbach Architektur et l'a menée à l'œuvre A Float of Immaterial Pleasure – traduisez « un flot de plaisirs immatériels » –, axée sur deux interdictions des plus poétiques : celle de s'embrasser et celle de nourrir les oiseaux.

Une édification étonnante composée d'une série de panneaux en contreplaqué et tissus, où alternent pleins et vides, formant trois boîtes permettant d'apprécier discrètement un baiser et pourquoi pas de fraterniser avec des volatiles à l'abri des regards. Un lien peu évident entre deux gestes éloignés qui a pourtant déjà inspiré le compositeur français Olivier Messiaen dans les années 1950 lorsqu'il décrivait les oiseaux comme « messagers des plaisirs immatériels », et source d'influence majeure de l'agence pour cette réalisation.

D'ailleurs, si la notion d'immatériel semble contradictoire avec la pratique architecturale, les concepteurs du projet ne semblent pas s'arrêter à cet oxymore et imaginent une connexion possible entre « plaisirs immatériels » et bâtis . L'œuvre contient en effet autant de matière qu'elle en est dénuée, puisqu'elle est dessinée pour être en perpétuelle évolution. En effet, les spectateurs sont invités à compléter la structure dans une ambiance sonore pensée par le musicien Carlo Peters, évoquant le sifflement des fauvettes. Afin d'ancrer la composition encore un peu plus dans le réel, les architectes la dotent de quatre petits bassins pour que les oiseaux viennent s'y baigner et s'y rafraîchir allègrement.

En outre, quoi de plus précieux et d'immatériel qu'un baiser ? Volé, passionné, furtif, langoureux... tous trouveront leur place au cœur des trois volumes spécialement conçus pour répondre à des postures propices aux embrassades.

Et, à l'approche de la Saint-Valentin, difficile de faire plus romantique qu'une étreinte cachée, rythmée par les gazouillis des oiseaux.

Pour en savoir plus, visitez le site de Ludwig Heimbach Architektur

Photographies : Nobutada Omote



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